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Chapter 149


« Ne dites pas de sottises, » répliqua Alice plus hardiment ; « vous savez bien que vous aussi vous grandissez. »
« Oui, mais je grandis raisonnablement, moi, » dit le Loir ; « et non de cette façon ridicule. » Il se leva en faisant la mine, et passa de l’autre côté de la salle.
Pendant tout ce temps-là, la Reine n’avait pas cessé de fixer les yeux sur le Chapelier, et, comme le Loir traversait la salle, elle dit à un des officiers du tribunal : « Apportez-moi la liste des chanteurs du dernier concert. » Sur quoi, le malheureux Chapelier se mit à trembler si fortement qu’il en perdit ses deux souliers.
« Faites votre déposition, » répéta le Roi en colère ; « ou bien je vous fais exécuter, que vous soyez troublé ou non ! »
« Je suis un pauvre homme, Votre Majesté, » fit le Chapelier d’une voix tremblante ; « et il n’y avait guère qu’une semaine ou deux que j’avais commencé à prendre mon thé, et avec ça les tartines devenaient si minces et les dragées du thé — »
« Les dragées de quoi ? » dit le Roi.
« Ça a commencé par le thé, » répondit le Chapelier.
« Je vous dis que dragée commence par un d ! » cria le Roi vivement. « Me prenez-vous pour un âne ? Continuez ! »
« Je suis un pauvre homme, » continua le Chapelier ; « et les dragées et les autres choses me firent perdre la tête. Mais le Lièvre dit — »
« C’est faux ! » s’écria le Lièvre se dépêchant de l’interrompre.
« C’est vrai ! » cria le Chapelier.
« Je le nie ! » cria le Lièvre.