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Chapter 145


Le juge, disons-le en passant, était le Roi, et, comme il portait sa couronne par-dessus sa perruque (regardez le frontispice, si vous voulez savoir comment il s’était arrangé) il n’avait pas du tout l’air d’être à son aise, et cela ne lui allait pas bien du tout.
« Et ça, c’est le banc du jury, » pensa Alice ; « et ces douze créatures » (elle était forcée de dire « créatures, » vous comprenez, car quelques-uns étaient des bêtes et quelques autres des oiseaux), « je suppose que ce sont les jurés ; » elle se répéta ce dernier mot deux ou trois fois, car elle en était assez fière : pensant avec raison que bien peu de petites filles de son âge savent ce que cela veut dire.
Les douze jurés étaient tous très-occupés à écrire sur des ardoises. « Qu’est-ce qu’ils font là ? » dit Alice à l’oreille du Griffon. « Ils ne peuvent rien avoir à écrire avant que le procès soit commencé. »
« Ils inscrivent leur nom, » répondit de même le Griffon, « de peur de l’oublier avant la fin du procès. »
« Les niais ! » s’écria Alice d’un ton indigné, mais elle se retint bien vite, car le Lapin Blanc cria : « Silence dans l’auditoire ! » Et le Roi, mettant ses lunettes, regarda vivement autour de lui pour voir qui parlait.
Alice pouvait voir, aussi clairement que si elle eût regardé par-dessus leurs épaules, que tous les jurés étaient en train d’écrire « les niais » sur leurs ardoises, et elle pouvait même distinguer que l’un d’eux ne savait pas écrire « niais » et qu’il était obligé de le demander à son voisin. « Leurs ardoises seront dans un bel état avant la fin du procès ! » pensa Alice.