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Chapter 137


« Merci, » dit Alice, « c’est très-intéressant ; je n’en avais jamais tant appris sur le compte des merlans. »
« Je propose donc, » dit le Griffon, « que vous nous racontiez quelques-unes de vos aventures. »
« Je pourrais vous conter mes aventures à partir de ce matin, » dit Alice un peu timidement ; « mais il est inutile de parler de la journée d’hier, car j’étais une personne tout à fait différente alors. »
« Expliquez-nous cela, » dit la Fausse-Tortue.
« Non, non, les aventures d’abord, » dit le Griffon d’un ton d’impatience ; « les explications prennent tant de temps. »
Alice commença donc à leur conter ses aventures depuis le moment où elle avait vu le Lapin Blanc pour la première fois. Elle fut d’abord un peu troublée dans le commencement ; les deux créatures se tenaient si près d’elle, une de chaque côté, et ouvraient de si grands yeux et une si grande bouche ! Mais elle reprenait courage à mesure qu’elle parlait. Les auditeurs restèrent fort tranquilles jusqu’à ce qu’elle arrivât au moment de son histoire où elle avait eu à répéter à la chenille : « Vous êtes vieux, Père Guillaume, » et où les mots lui étaient venus tout de travers, et alors la Fausse-Tortue poussa un long soupir et dit : « C’est bien singulier. »
« Tout cela est on ne peut plus singulier, » dit le Griffon.
« Tout de travers, » répéta la Fausse-Tortue d’un air rêveur. « Je voudrais bien l’entendre réciter quelque chose à présent. Dites-lui de s’y mettre. » Elle regardait le Griffon comme si elle lui croyait de l’autorité sur Alice.
« Debout, et récitez : « C’est la voix du canon, » » dit le Griffon.
« Comme ces êtres-là vous commandent et vous font répéter des leçons ! » pensa Alice ; « autant vaudrait être à l’école. » Cependant elle se leva et se mit à réciter ; mais elle avait la tête si pleine du Quadrille de Homards, qu’elle savait à peine ce qu’elle disait, et que les mots lui venaient tout drôlement : —