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Chapter 51


« Je voudrais bien n’avoir pas tant pleuré, » dit Alice tout en nageant de côté et d’autre pour tâcher de sortir de là. « Je vais en être punie sans doute, en me noyant dans mes propres larmes. C’est cela qui sera drôle ! Du reste, tout est drôle aujourd’hui. »
Au même instant elle entendit patauger dans la mare à quelques pas de là, et elle nagea de ce côté pour voir ce que c’était. Elle pensa d’abord que ce devait être un cheval marin ou hippopotame ; puis elle se rappela combien elle était petite maintenant, et découvrit bientôt que c’était tout simplement une souris qui, comme elle, avait glissé dans la mare.
« Si j’adressais la parole à cette souris ? Tout est si extraordinaire ici qu’il se pourrait bien qu’elle sût parler : dans tous les cas, il n’y a pas de mal à essayer. » Elle commença donc : « Ô Souris, savez-vous comment on pourrait sortir de cette mare ? Je suis bien fatiguée de nager, Ô Souris ! » (Alice pensait que c’était là la bonne manière d’interpeller une souris. Pareille chose ne lui était jamais arrivée, mais elle se souvenait d’avoir vu dans la grammaire latine de son frère : — « La souris, de la souris, à la souris, ô souris. ») La Souris la regarda d’un air inquisiteur ; Alice crut même la voir cligner un de ses petits yeux, mais elle ne dit mot.
« Peut-être ne comprend-elle pas cette langue, » dit Alice ; « c’est sans doute une souris étrangère nouvellement débarquée. Je vais essayer de lui parler italien : « Dove è il mio gatto ? » » C’étaient là les premiers mots de son livre de dialogues. La Souris fit un bond hors de l’eau, et parut trembler de tous ses membres. « Oh ! mille pardons ! » s’écria vivement Alice, qui craignait d’avoir fait de la peine au pauvre animal. « J’oubliais que vous n’aimez pas les chats. »